Le registre intermédiaire a été coupé par la construction d'un mur postérieur, le registre inférieur (ou mosaïque occidentale) a été découpé et déposé au musée des Traditions populaires (ou du Folklore) d'Amman dans les années 1940 (voir les fragments LIMCicon 13702 et 13703).

en grec sur les différents tableaux :
- à l'entrée de la salle : ΡΩΜΗ, ΓΡΗΓΟΡΙΑ, ΜΗΔΑΒΑ.
- registre supérieur du pavement central : ΑΓΡΟΙΚΙΣ, ΕΡΩΣ (6 fois), ΧΑΡΙΣ (3 fois), ΑΦΡΟΔΙΤΗ, ΑΔΩΝΙΣ.
- registre intermédiaire du pavement central : ΘΕΡΑΠΕΝΑΙ, ΦΑΙΔΡΑ, ΠΡΟΠΟΛΟΙ, ΓΕΡΕ, ΙΠΠΟΛΥΤΟΣ, ΔΟΥΛΟΣ

Piccirillo, M. , "La chiesa della Vergine a Madaba", Liber Annuus 32 (1982) 373-408 pl. 39-82 ; Piccirillo, M. , Madaba (1989) 57 ; Mosaïques byzantines de Jordanie, cat. expo. Lyon (1989) 69-74. 118-119. 161-177 fig. 54. 124-129. 144-145 pl. IX ; Piccirillo, M. , Chiese e mosaici di Madaba (1989) 50-60 ; Piccirillo, M. , The Mosaics of Jordan (1993) 66 fig. 3-6. 9-10. 13-14. 16. 23. 26-27 ; Balty, J. , Mosaïques antiques du Proche-Orient (1995) 114. 129-130. 132 pl. XXXIX. 2 ; Dauphin, C. , "Carpets of Stone: the graeco-roman legacy in the Levant", Classics Ireland 4 (1997) http://www. classicsireland. com/1997/Dauphin97-2. html ; Piccirillo, M. , "Les églises de Jordanie", Les dossiers d'archéologie 244 (1999) 70 ; Michel, A. , Les Eglises d'époques byzantine et umayyade de la Jordanie (2001) 318-319 fig. 300-301 ; Piccirillo, M. , L'Arabie chrétienne (2002) 150. 154. 156. 158-161 ; Balty, J. , "La place des mosaïques de Jordanie au sein de la production orientale", dans Duval, N. , Les Eglises de Jordanie et leurs mosaïques (2003) 178 fig. 38 ; Piccirillo, M. , "Evolution de l'architecture chrétienne en Jordanie" dans Duval, N. , Les Eglises de Jordanie et leurs mosaïques (2003) ; Bowersock, G. W. , Mosaics as History (2006) 7-9. 57-59. 81-88 fig. 1, 3. 3, 10 ;
Web: Callythea 251649 http://www.cn-telma.fr/callythea/extrait251649/ ;

Bandeau du pavement central : animaux et scènes de chasse dans des rinceaux végétaux, aux angles : SAISONS/TYCHAI :
- angle supérieur dr. : HIVER, buste féminin de face (tunique jaune à clavi blancs et rouges, chevelure brune et bouclée, coiffée d'une couronne murale à cinq pans), tient sur son épaule g. une corne d'abondance d'où s'écoule de l'eau.
- angle supérieur g. : ETE, buste féminin de face (tunique blanche à clavi jaune, chevelure brune et bouclée, coiffée d'une couronne murale à cinq pans), tient sur son épaule g. un bouquet d'épis à barbes longues.

Les deux autres saisons sont conservées au musée des Traditions populaires (ou du Folklore) d'Amman, voir PRINTEMPS (ID 13703) et HIVER (ID 13702). La représentation des Mois, de la Terre, de la Mer et des Saisons, est caractéristique du répertoire classique à la mode à l'époque justinienne et au VIe s.

Registre intermédiaire du pavement central, dans la partie g. :
- PHEDRE debout (robe aux manches plissées et amples, col arrondi à franges, chevelure bouclée ceinte d'un diadème, colliers, boucles d'oreilles à quatre pendants), tête légèrement penchée sur son épaule g., le bras g. fléchi, la main tendue en direction de sa SERVANTE (tunique ajustée au col en V, manteau aux manches et au col amples, chevelure ceinte d'un ruban et retenue en chignon à l'arrière), qui désigne de la main g. HIPPOLYTE et tend la main dr. vers PHEDRE. A l'extrémité g., une seconde SERVANTE (mêmes vêtements que la première, chevelure blonde retombant dans le dos), tête penchée sur sa g., main dr. tendue vers l'épaule dr. de la première servante comme pour s'adresser à elle.

devant PHEDRE :
- FAUCONNIER barbu au front dégarni (tunique ample sans manche, manteau posé sur l'épaule g.) bras g. enveloppé d'un long gant sur lequel est perché le faucon. A ses pieds, la NOURRICE, dont on ne distingue plus qu'un bras.

à l'extrémité dr. :
- SERVITEUR d'HIPPOLYTE (tunique aux manches ajustées, ceinture à la taille) tête légèrement penchée sur l'épaule dr., tient de la main g. et du bras dr. tendu une laisse au bout de laquelle devait se trouver un chien.

Le tableau est très endommagé, manquent : Hippolyte (dont seul le fer de lance subsiste), son serviteur et la nourrice (dont ne subsistent qu'un bras), la partie inférieure des personnages a été coupée par la construction d'un mur. Ce tableau est en relation avec le registre supérieur mettant en scène Aphrodite et Adonis, des Erotes et des Grâces. La scène semble suivre l'Hippolyte d'Euripide qui met en scène, dans le prologue, Aphrodite exposant l'argument de sa pièce et qui, aux v. 563-564, fait des allusions à l'abeille (assimilée à Aphrodite) et, aux v. 524-527 mentionne Eros et la charis (voir Mosaïques byzantines de Jordanie [1989] p.169). On notera également des similitudes entre la représentation des deux registres et l'Ekphrasis eikonos de Procope de Gaza (par exemple : la paysane symbolisant l'Automne, les suivantes de Phèdre et la rose rouge symbolisant l'amour d'Aphrodite et d'Adonis).

Registre supérieur du pavement central, de dr. à g.:
- APHRODITE assise sur une banquette, jambes de trois quarts à g., buste et visage de face (longue jupe bleue et rouge, bordure brodée, torse dénudé, chevelure torsadée retombant sur ses épaules, bracelets aux chevilles, poignets et bras, long collier à trois rangées dont un descendant entre les seins avec un pendantif rond, boucles d'oreilles à trois pendants), tient de la main g. repliée sur le ventre une fleur rouge (une rose ?), et brandit de la main dr. la sandale de son pied dr. pour punir EROS.
à sa g.:
- ADONIS assis, jambes écartées, la dr. de profil, la g. de face et penchée sur le côté (tunique à clavi et manches ajustées, longue chlamyde attachée autour du cou par une fibule ronde, retombant dans le dos et couvrant les jambes, bottines, chevelure bouclée), pose sa main dr. sur sa cuisse dr., s'appuie de la main g. levée sur une lance.

au centre du tableau, trois CHARITES et trois EROTES :
- GRÂCE debout de trois quart à dr. (long péplos bleu et ceinture à la taille, pieds nus, chevelure bouclée ceinte d'un ruban, collier, boucles d'oreilles à trois pendants) tient à bout de bras un EROS ailé, nu, qui s'appuie des deux mains sur son épaule g., la tête tournée vers APHRODITE le punissant.
- GRÂCE debout de trois quarts à dr. (long péplos jaune et mêmes parures que la précédente), tient de la main g. la branche d'un arbre et attrape de la main dr. la jambe g. d'un EROS accroché à l'arbre, de profil dr. tête tournée vers l'arrière.
- GRÂCE debout de profil g., la tête de trois quarts (long péplos bleu, ceinture à la taille, châle jaune posé sur le bras dr., passant sous le g. et formant un arc gonflé dans le dos, chevelure ceinte d'un ruban, armilles et bracelets), jambe g. en avant, bras tendus en direction d'un EROS fuyant vers la g., tête tournée vers l'arrière, dont une seule aile est représentée (la seconde cachée derrière la première ?)

sous ADONIS, APHRODITE et la première GRÂCE :
- EROS ailé et nu, la tête et les bras plongés dans une ruche renversée d'où s'échappe une nuée d'abeilles.
- EROS penché en avant, jambe g. en arrière, tient des deux mains le pied dr. d'APHRODITE.
- EROS debou de facet, tête levée en direction d'APHRODITE bras dr. le long du corps, bras g. tendu vers le bas (désignerait HIPPOLYTE au registre intermédiaire).

à l'extrémité g. du tableau :
- AGROIKIS (paysane) debout, jambes de trois quarts à dr., buste et visage de face (longue jupe bleue et bordure brodée de motifs circulaires, corsage et galons blancs, chevelure bouclée, armilles et bracelets), tient du bras dr. baissé une perdrix et du bras g. relevé une panière de fruits (une grappe de raisins, une grenade et un autre fruit) posée sur l'épaule.

Ce tableau est en relation avec le registre intermédiaire mettant en scène Phèdre "malade d'amour" pour Hippolyte. Adonis et Hippolyte sont ainsi assimilés l'un à l'autre, et reliés au thème de la chasse présent dans le bandeau du pavement. La "paysane" personnifierait l'Automne selon Procope de Gaza, elle porte en effet les mêmes fruits que la corne d'abondance de l'Automne (angle inférieur g. du bandeau du pavement central, ID 13702).

A l'entrée de la salle, à dr. d'un médaillon entouré de quatre grues et contenant une paire de sandales :
- ROMA assise, jambes de trois quarts à g., buste et visage de face (longue tunique à clavi [ou cuirasse ?], manches ajustées ; manteau retenu par une fibule ronde autour du cou, retombant le long du dos et du bras g. et recouvrant les jambes ; chevelure bouclée coiffée d'un casque [?], lourds pendants d'oreilles), s'appuie de la main dr. levée sur une hampe terminée par une croix, et porte au creux du bras g. une corne d'abondance remplie de fruits.
- GREGORIA assise, jambes de trois quarts à g., pieds sur un socle (?), buste et visage de face (longue tunique à clavi et manches ajustées ; manteau retenu par une fibule ronde autour du cou, retombant le long du dos et du bras g. et recouvrant les jambes ; chevelure bouclée et coiffée d'une couronne tourelée, lourds pendants d'oreilles), s'appuie de la main dr. levée sur une hampe terminée par une croix, et porte sur la main gauche une panière de fleurs.
- MADABA assise, jambes de trois quarts à g., buste et visage de face (longue tunique à clavi et manches ajustées ; manteau sur épaule et bras g. passant dans le dos et recouvrant les jambes ; chevelure bouclée et coiffée d'une couronne tourelée), s'appuie de la main dr. levée sur une hampe terminée par une croix, et porte au creux du bras g. une corne d'abondance remplie de fleurs et d'épis.

A dr., deux monstres s'affrontent :
- TAUREAU MARIN : tête (baissée, cornes en avant) et pattes antérieures (dont la g. fléchie) de taureau, longue queue de serpent de mer, torsadée et aux nageoires multiples.
- LION MARIN : tête (dressée) et pattes antérieures (tendues devant lui) de félin, longue queue de serpent de mer, torsadée et aux nageoires multiples.

Les trois personnages ont l'aspect de Tychai. Gregoria étant un quartier de Constantinople, ce serait la Capitale byzantine qui serait représentée sous ce nom. Les monstres marins sont peut-être à mettre en relation avec la scène de Phèdre : ce serait une allusion à la fin tragique d'Hippolyte.